Récolte RS 2024/25 : le temps humide retarde les semis d'hiver
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Il y a un an, les chercheurs du Département de recherche et de diagnostic agricoles du Secrétariat à l'agriculture, à l'élevage, à la production durable et à l'irrigation (DDPA/Seapi), d'Emater/RS, du Département des sols de l'Université fédérale du Rio Grande do Sul (UFRGS) et de l'Entreprise brésilienne de recherche agricole (Embrapa Trigo) — qui apparaissent sur les images illustrant cet article — n'auraient pas été visibles s'ils se trouvaient au même endroit. En effet, à la même période en 2024, les eaux et les débris de la pire inondation de l'histoire du Rio Grande do Sul ont submergé les municipalités d'Estrela et de Lajeado, dans la vallée du Taquari.
Jeudi (12/6), le scénario était différent, même si l'ordre du jour était lié aux inondations. Les chercheurs ont visité des propriétés rurales d'Estrela et de Lajeado touchées par les inondations, afin de cartographier et d'analyser la capacité d'infiltration des eaux du sol. L'activité a débuté à Estrela, où des représentants des institutions concernées et des dirigeants locaux se sont réunis pour coordonner leurs actions.
Sur l'une des premières propriétés visitées, l'eau a atteint plus de quatre mètres de hauteur. Debout au milieu des cultures détruites, l'agriculteur Fernando Malmann se souvient de la violence de la tragédie en désignant un poteau électrique. « Je vais vous montrer ce qui se passe sur le poteau. Là, sur ce fil téléphonique, par rapport à l'endroit où nous nous trouvons actuellement, le courant a atteint quatre mètres de hauteur et a tout emporté. Cet endroit s'est transformé en rivière », raconte l'agriculteur d'Estrela.
Plus qu'un diagnostic ponctuel, cette initiative vise à promouvoir le dialogue entre le gouvernement, les institutions de recherche et les producteurs ruraux. Des tests d'infiltration d'eau dans le sol sont réalisés à l'aide d'un infiltromètre – un appareil qui mesure le taux de pénétration de l'eau – et sont essentiels pour évaluer la capacité de drainage naturel des zones touchées.
Le chercheur Altamir Mateus Bertollo, de la DDPA, souligne le caractère innovant de la méthodologie adoptée, qui élimine les calculs manuels et fournit des données précises pour guider les producteurs et soutenir les politiques publiques. « Il s'agit d'un partenariat interinstitutionnel, initié à Estrela, région durement touchée par les inondations, et qui sera étendu à d'autres zones de l'État. L'objectif est de diagnostiquer les conditions d'infiltration des eaux dans les sols et d'apporter un soutien technique aux pratiques de gestion adoptées par les producteurs. Dans cette zone spécifique, les travaux seront suivis pendant au moins deux ans, couvrant différents niveaux de préparation des sols. »
Pour le chercheur André Amaral, de l'Embrapa Trigo, cartographier la porosité du sol, mesurer sa capacité d'infiltration et constituer une base de données facilite l'adoption de bonnes pratiques de gestion, notamment dans le cadre du système de plantation directe. « Plus la capacité d'infiltration est élevée, meilleure est la qualité du sol et sa capacité à retenir les nutriments est élevée », souligne-t-il.
Selon le professeur Michael Mazurana, de l'UFRGS, spécialiste de la mécanisation agricole et des relations sol-machine, le diagnostic est essentiel pour comprendre la réalité du sol. « La proposition comprend l'identification de zones agricoles qui serviront d'unités techniques de référence pour la formation des producteurs et des techniciens, afin qu'ils deviennent des agents de diffusion des pratiques agricoles visant à restaurer l'environnement productif et à rétablir la capacité de production et d'investissement du secteur agricole », explique-t-il.
Grâce aux ressources du programme Recupera Rural RS, Seapi a acquis dix infiltromètres et Embrapa cinq autres. Avec le soutien de l'UFRGS et d'Emater/RS, l'initiative vise à réaliser des mesures dans différents systèmes de culture à travers l'État, afin d'évaluer la capacité d'infiltration de l'eau dans le sol. Les sols gérés de manière à favoriser une meilleure infiltration contribuent à réduire le ruissellement de surface, principale cause d'inondations, et peuvent également stocker l'eau pour alimenter les plantes en cas de sécheresse.
La coordination entre les institutions a permis d'enrichir la base de données et d'approfondir les diagnostics. Les tests d'infiltration sont réalisés dans différentes couches du sol, superficielles et souterraines, sur des propriétés surveillées par des techniciens et des chercheurs des entités concernées.
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