Rhizoctonia solani

10.03.2025 | 10h07 (UTC-3)
Mycélium de , le champignon responsable de la rhizoctonie ou gale noire
Mycélium de Rhizoctonia solani, champignon qui cause la rhizoctonie ou la gale noire

Rhizoctonia solani est un champignon phytopathogène connu pour provoquer diverses maladies chez les plantes. Les noms communs associés à ces maladies incluent :

  • Rhizoctonia : affecte les cultures telles que les pommes de terre et les haricots.
  • Mela : observé dans le coton et les haricots.
  • Brûlure des gaines : fréquente chez le riz.
  • Pourriture des racines : présente dans plusieurs cultures.

Cultures attaquées

R.solani Son spectre d’hôtes est large et il affecte plusieurs cultures d’importance économique :

  • Coton (Gossypium hirsutum): entraîne la brûlure, affectant les semis et réduisant la population initiale.
  • Riz (Oryza sativa): provoque la brûlure des gaines, caractérisée par des taches sur les gaines et les tiges.
  • Pomme de terre (Solanum tuberosum): provoque une rhizoctonie, entraînant la formation de croûtes noires sur les tubercules.
  • Haricot (Phaseolus vulgaris): provoque un miellat, entraînant des lésions nécrotiques sur les feuilles et une défoliation.
  • Soja (Glycinemax): provoque une pourriture aqueuse, affectant les semis et les racines.
  • Tomate (Solanum lycopersicum): provoque la pourriture des racines, affectant les racines et le collet des plantes.

Sintomas

Les symptômes varient selon la culture affectée :

  • Coton : lésions huileuses sur les cotylédons, engorgement et mort des plantules.
  • Riz : taches ovales blanc grisâtre à bords bruns sur les gaines et les tiges, pouvant conduire à la verse des plantes.
  • Pomme de terre : lésions brun rougeâtre sur les tiges, croûtes noires sur les tubercules et déformations.
  • Haricots : taches nécrotiques sur les feuilles, défoliation et formation de sclérotes sur les feuilles sèches.
  • Soja : plantules plus petites, feuilles noircies et fanées, entraînant la mort des jeunes plants.
  • Tomate : lésions brunes sur le collet, pourriture molle sur les fruits et productivité réduite.
Tubercule de pomme de terre ( L.) avec présence de gale noire
Tubercule de pomme de terre (Solanum tuberosum L.) avec présence de croûte noire

Étiologie et caractéristiques

Rhizoctonia solani C'est un champignon phytopathogène appartenant à l'embranchement des Basidiomycota, à l'ordre des Cantharellales et à la famille des Ceratobasidiaceae.

Il s'agit d'un pathogène du sol sans phase sexuelle connue sous sa forme anamorphique, classé comme Thanatephorus cucumeris dans sa phase téléomorphe.

Caractéristiques morphologiques :

  • Le champignon forme des hyphes septés, avec des branches à angle droit et la présence d'une légère constriction dans la région où les hyphes se connectent.
  • Il ne présente pas de conidies ni de structures de reproduction asexuée typiques d’autres champignons pathogènes.
  • Son mycélium varie du blanc au brun foncé, selon le substrat et les conditions environnementales.
  • Il produit des sclérotes, qui sont des structures résistantes composées de cellules compactées à parois épaisses, permettant au champignon de survivre dans des conditions de sol défavorables.

Mécanisme d'infection :

  • L’agent pathogène survit dans le sol sous forme de mycélium dormant ou de sclérotes dans les débris de culture.
  • L’infection commence lorsque le champignon entre en contact avec les racines ou les tissus végétaux près de la surface du sol.
  • La pénétration se produit directement par la cuticule ou les stomates, mais dans de nombreux cas, le champignon utilise des ouvertures naturelles ou des blessures pour s’établir.
  • Une fois à l’intérieur du tissu végétal, R.solani produit des enzymes hydrolytiques qui dégradent la paroi cellulaire végétale, permettant à l’infection de progresser.
  • Selon la culture, elle peut provoquer une fonte des semis, une pourriture des racines, une nécrose des tiges et des feuilles ou des lésions des tubercules et des rhizomes.

le champignon R.solani est très variable et est divisé en groupes d'anastomose (AG) en fonction de la compatibilité entre les isolats. Chaque groupe est associé à des cultures différentes et à des symptômes spécifiques.

Les principaux groupes comprennent :

  • GA-1 : affecte principalement les arbres et certaines graminées.
  • GA-2 : relatif aux maladies des racines dans diverses cultures.
  • GA-3 : associé à la rhizoctonie de la pomme de terre.
  • GA-4 : l’un des principaux groupes pathogènes des pommes de terre, des tomates et des haricots.
  • GA-5 et GA-6 : présents dans les graminées et les plantes ornementales.
  • GA-7 et GA-8 : associés aux cultures tropicales, comme le riz.

Cette variabilité génétique explique pourquoi le champignon possède une large gamme d’hôtes et de symptômes distincts.

Facteurs environnementaux favorables :

  • température: R.solani Sa croissance est optimale entre 15°C et 30°C, et elle est très active dans des conditions climatiques chaudes et humides.
  • Humidité : les sols mal drainés et les périodes prolongées de forte humidité favorisent la propagation du pathogène.
  • Résidus de culture : la présence de résidus de culture infectés augmente l’inoculum fongique dans le sol.
  • Compactage du sol : les sols compactés réduisent l’aération et favorisent le développement de maladies, en particulier dans les cultures telles que les pommes de terre et le riz.

Survie et dissémination :

  • Les sclérotes assurent la survie du champignon pendant de longues périodes dans le sol, même sans la présence d'hôtes.
  • Le mycélium peut persister associé à la matière organique en décomposition.
  • La propagation se produit principalement par le déplacement de sols contaminés, d’eau d’irrigation, d’outils agricoles et de matériel végétal infecté.

Contrôle

La gestion de R. solani nécessite une approche intégrée :

  • Rotation des cultures : éviter la succession de cultures sensibles, comme les pommes de terre, les haricots et les tomates, en optant pour des graminées qui ne sont pas hôtes du champignon.
  • Traitement des semences : utiliser des fongicides adaptés pour protéger les plantules lors de la levée.
  • Préparation adéquate du sol : effectuer un labour profond pour réduire l’inoculum en surface et favoriser la décomposition des résidus infestés.
  • Utilisation de cultivars résistants : dans la mesure du possible, choisir des variétés résistantes à R. solani.
  • Lutte chimique : application de fongicides homologués dans le sillon de plantation ou lors du buttage, en suivant les recommandations techniques.

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